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La création de séquence

Dernière mise à jour : 2 oct. 2019

C’est un secret pour personne dans le milieu éducatif (enfin j’espère pas), nous fonctionnons la plupart du temps en « séquence ». Voyez ça plutôt comme un livre. Tout comme votre livre préféré contient des chapitres, nous avons des séances. Livre = séquence. Chapitre = séance. Une séquence est donc un regroupement de séances qui tendent vers un objectif final (le fameux devoir sur table que les trolls adorent…ou pas). Nous avons ainsi plusieurs livres (pas tous préférés pour le coup) qui contiennent chacun des chapitres, que nous devons aborder avec les élèves.

Peu importe la matière, il y a bien sûr des grands classiques à étudier avec les élèves pour qu’ils puissent avancer sereinement (plus ou moins) dans leur apprentissage. Et puis il y a les « lectures optionnelles » donc, les séquences à thèmes pas vraiment imposés. Cependant, il y a tout de même une sorte de « liste d’acquis » pour chaque niveau (cf CECRL et Eduscol), et nous sommes censés avoir tout vu avec les élèves (le fameux « programme » qui nous fait tant râler, parce qu’on a jamais le temps de le finir).

DONC, pour pouvoir lire tous nos livres et quand même s’amuser un peu, on utilise généralement des « progressions annuelles ». Ce n’est ni plus ni moins qu’une liste chronologique qui décrit les séquences que nous envisageons de faire sur l’année, de septembre à juin. L’avantage de ce document, c’est qu’on sait où on va et quand (à peu près). L’inconvénient, c’est qu’on voit aussi là où on ne va pas (parce-qu’on a pas toujours anticipé que nos élèves allaient galérer sur un point crucial). Du coup on a la pression.

Une fois qu’on a décidé de ce qu’on allait faire sur l’année, bah..y’a plus qu’à. C’est à ce moment là que tout le monde pense qu’on en fou pas une, et qu’on ne fait qu’ouvrir le manuel. HAHAHA, s’ils savaient…

BREF, comment je m’y prends pour construire mes séquences du point de départ à la réalisation du projet final par les élèves ? Comment je réfléchis à la mise en œuvre en classe ? Comment je m’assure que je suis bien dans les clous ? Le travail est souvent long, et fastidieux.


1° Je cherche une idée de séquence

Bah oui, pour bosser avec mes petits trolls, il me faut bien une idée non ?! Je la sors pas du magnifique postérieur de ma licorne !

L’idée peut littéralement venir de TOUT et N’IMPORTE QUOI ! Je marche dans la rue et j’aperçois une affiche pour le dernier Marvel : BIM, une séquence super héros. Je suis en train de lire un bouquin de recettes paléo : BIM, une séquence sur la bouffe. Je suis en train de préparer mon voyage à Londres : BIM, une séquence Paddington. Bref, vous l’aurez compris, l’inspiration peut frapper à n’importe quel moment. Soit vous avez la chance d’être une petite fée créative et inspirée tout le temps comme moi, soit vous avez plus de mal, et c’est OK ! Pas de pression. Nos amis les manuels sont là (et il faut quand même s’en servir de temps en temps), ils ne sont pas tous équivalents, mais ils ont le mérite de regorger d’idées. Peut-être que l’idée vous plaît, mais que la mise en œuvre proposée ne vous parle pas trop ? No problemo. On chope l’idée, mais on fait sa propre recette. Personnellement, je ne marche que comme ça. Je n’ai jamais fait une « séquence manuel » de A à Z, et je m’en sors très bien. Non que faire une « séquence manuel » soit déconseillé, bien au contraire. Si ça vous convient, foncez petites fées. Finalement, il faut faire quelque chose qui VOUS PLAIT. Parce-que cette idée que vous êtes en train de mûrir, vous allez la confronter à vos élèves pendant au moins six semaines. Alors si vous kiffez pas, eux non plus !


2° Je conçois la tâche finale (et les tâches intermédiaires)

Ca y est, j’ai mon idée, je suis à fond, j’ai trop envie de commencer à travailler dessus (dans le monde des bisounours, ça se passe comme ça). Il faut quand même cadrer un peu les choses. Dans l’enseignement des langues vivantes, on l’a déjà dit, on parle de « méthode actionnelle » (mais si vous savez, celle que je sais pas trop de quoi ça s’agit). Ca veut dire qu’il faut donner aux élèves des « tâches » (oui oui, comme les tâches ménagères). Ce sont des exercices concrets qui les mettent en situation. Donc le fameux contrôle de compréhension écrite n’a plus rien à faire là… Et oui, maintenant il faut mettre les élèves EN SI-TU-A-TION ! Mais comment on fait ? Selon moi c’est très simple. Généralement, je réfléchis à des situations concrètes qu’ils pourraient rencontrer s’ils sortaient un peu de ma classe parfaite (LOL) et surtout de leur environnement quotidien. Donc concrètement, ils pourraient être détective et devoir analyser une scène de crime ; ou devenir guide touristique et faire visiter la ville de leur choix à leur client ; ou encore un groupe d’amis qui fondent leur entreprise ensemble. Bref, il faut du CON-CRET. C’est assez facile de trouver des idées pour des tâches à l’oral, car on imagine très bien des situations de la vie quotidienne, qu’on a d’ailleurs souvent rencontré soi-même. A l’écrit, j’ai toujours plus de mal. Mais je m’en sors. Je crois que ce qui m’aide finalement, c’est de toujours rapporter ma séquence à des situations réelles. Et je suis précise dans la rédaction de l’énoncé sur mon brouillon.

Prenons l’exemple d’une de mes séquences de 6ème Paddington in London. Si je note juste « Tâche finale : PPI, Paddington à Londres », je vais comprendre sur le moment, mais en y revenant plusieurs heures plus tard, je serais perdue (si si, j’ai une mémoire de poisson rouge, et ça le fait pas en étant une jolie fée).

Finalement, je pense que la tâche finale, l’équivalent du « contrôle » de fin de séquence, et les tâches intermédiaires, doivent apparaître EN PREMIER SUR VOTRE BROUILLON ! C’est de là que doit partir tout le reste. On prend la séquence à l’envers : avec les élèves on part de rien pour arriver à la tâche finale mais durant la conception, on part de la tâche finale et on déroule.



3° Je fais le point sur les objectifs de la séquence en fonction de la tâche finale

Une fois que j’ai trouvé la destination à atteindre, je dois trouver le moyen d’y emmener mes élèves. Je commence tout simplement par réfléchir à ce qu’implique concrètement ma ou mes tâche(s) intermédiaire(s) et ma tâche finale. Je dois connaître mes objectifs afin de les travailler avec mes élèves. Ces objectifs sont très variés : le lexique, la grammaire, la prononciation, la phonétique (oui je distingue les deux), l’aspect culturel, l’aspect pragmatique (quel est le but de la réalisation de la tâche), etc. C’est le contenu du fameux « tableau de séquence » qui peut être demandé lors d’une visite ESPE ou même d’une inspection. C’est la vitrine de la séquence. Je le remplis donc en me demandant « Qu’est-ce que je peux attendre comme production de la part des élèves ? » et donc « De quoi mes élèves ont besoin pour la tâche finale ? ».

Exemple : séquence sur l’ours Paddington à Londres avec comme tâche finale une prise de parole en interaction entre un élève guide touristique et un élève jouant l’ours Paddington désirant visiter Londres. La situation est la suivante : Paddington est arrivé du Pérou et souhaite visiter les monuments londoniens, il faut le conseiller en décrivant avec précision (localisation dans Londres, type, informations principales, etc) deux ou trois monuments de son choix, en accord avec les préférences de Paddington.

Donc, qu’est-ce que je dirais à quelqu’un si je voulais lui conseiller quelque chose ? « Tu devrais »,

« si tu aimes …, tu devrais… », « le meilleur… », « dirige-toi vers… », etc.

Qu’est-ce-que je dirais à quelqu’un si je voulais visiter une ville que je ne connais pas ? « J’aime beaucoup faire…, où est-ce que… », « Est-ce qu’il y a un endroit pour… », « J’aimerais en savoir plus sur… », etc.

Vous voyez le genre ? A partir de ces petites phrases découle toute une liste d’expressions à traduire, avec chacune leur difficulté (qu’elle soit linguistique, lexicale ou même culturelle). Donc je prends mon brouillon et je fais mes listes (encore et toujours). Cette étape n’est pas à négliger car il faut essayer de penser au maximum de choses pouvant être nécessaire à la réalisation de la tâche finale.



Souvent, je commence cette étape sur une journée, et j’y reviens le lendemain, à tête reposée, pour laisser le temps à mon cerveau de faire le point et d’aller chercher d’autres informations. Un travail de fourmis (c’est mes copines les fourmis). Si on veut bien faire les choses, une fois qu’on a listé tout ça sur son brouillon, on le répertorie dans son tableau de séquence tout beau. Mon tableau de séquence contient TOUTES les informations sur la séquence, dont certaines n'apparaissant pas dans le brouillon, car étant plutôt institutionnelles (thème culturel, compétence culturelle, domaine du socle, parcours éducatif, CECRL, etc).


Après cette étape, on se sent souvent plus léger, et même rassuré. Pourtant, c’est loin d’être terminé.


4°Je fais une « progression » de séquence

Donc, si je résume, on a l’idée, la tâche finale, et les objectifs. Le travail est déjà bien amorcé, et on ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Afin de ne pas assommer les trolls avec tous les objectifs d’un coup (bien que ça ne soit pas l’envie qui manque avec certains), on va « découper » la séquence en plusieurs étapes. On va donc créer des tâches « intermédiaires », qui vont servir d’entraînement et de palier dans l’apprentissage des élèves. Rien ne sert de tout leur balancer en une seule séance, avec un polycopié récapitulatif à coller dans le cahier. Ils n’auront rien appris et ils se seront ennuyés. Nous ce qu’on veut, c’est qu’ils apprennent eux-mêmes à remplir ces objectifs.

Donc, je reprends l’exemple de Paddington (en même temps, il est trop mimi tout plein, douboudouboudou..euh pardon). A la fin de la séquence, ils doivent prendre la parole en interaction à deux élèves, pour parler soit de leur préférence, soit des monuments de Londres. Avant, ils pourraient commencer par aider Paddington à se repérer dans Londres pour trouver sa nouvelle famille (connaître un peu le métro, les quartiers, etc). Ils peuvent aussi lui demander ce qu’il aimerait faire avec sa nouvelle famille. Ces mini tâches permettent déjà un entraînement à la prise de parole en interaction, et ensuite d’étudier un certain nombre des objectifs de la séquence. Le fait de compartimenter les apprentissages permet selon moi de ne pas noyer les élèves dans trop de « leçons ». On observe une structure, on fait la leçon, et on s’arrête pour la manipuler un peu et faire connaissance. On observe une structure, on fait une nouvelle leçon, et on s’arrête de nouveau pour jouer avec. Ca a aussi l’avantage de créer du rythme dans la séquence et à plus petite échelle, dans le cours.

Donc sur mon brouillon, je fais apparaître mes petites listes d’objectifs du début de la conception, que je fais suivre des énoncés des tâches intermédiaires, sous lesquels je vais ajouter les objectifs qui leur sont propres. Je peux alors placer mes séances avant les tâches, pour répartir mes objectifs. Ainsi, j’ai une progression de séquence en deux ou trois étapes (selon si j’ai une ou deux tâches intermédiaires).


A ce stade, je sais donc où je vais et par où je passe. Mais surtout, je sais ce dont mes élèves ont besoin pour passer chaque point de contrôle sur la route.


5° Je cherche des documents à exploiter

C’est là qu’on rigole (ou pas). J’ai mon idée, mes tâches intermédiaires et ma tâche finale, mes objectifs et ma progression. Maintenant, il me faut les supports. C’est-à-dire les documents que je vais utiliser en classe pour faire ressortir mes objectifs. A ce moment là commence la plus grande quête jamais entreprise. Plus importante encore que la Communauté de l’Anneau qui part au Mordor. Si si je vous jure. Je m’explique.

En général, je fonctionne toujours de la même manière: séance d’introduction, séance 1, séance 2, tâche intermédiaire 1 (séance 3, séance 4, tâche intermédiaire 2), séance 5, séance 6, tâche finale.

Mes séquences ont donc toujours au minimum 5 séances de travail (je ne compte pas la réalisation des tâches). Il me faut UN document par séance (c’est comme ça qu’on m’a appris à l’ESPE). Un document = un objectif. Il faut donc que je trouve des documents qui correspondent exactement à l’objectif que je veux travailler sur cette séance en particulier. Vous en avez-vous des documents où un petit ours trop mignon doubou.. uhum parle de sa volonté de visiter Londres parce-qu’il aime bien telle ou telle période de l’histoire britannique ? Si oui, JE PRENDS ! Mais la plupart du temps finalement, on ne trouve JAMAIS des documents qui remplissent parfaitement tous les critères. Souvent, ce n’est qu’une partie de ce que l’on veut, et on doit broder avec des activités supplémentaires pour amener les élèves à travailler sur l’objectif en entier.

C’est un travail long et minutieux (toujours pour mes copines les fourmis). On doit respecter certains critères : droit d’auteur, authenticité, public, etc. Il arrive parfois qu’un document soit PARFAIT et nous plaisent beaucoup beaucoup, mais qu’il contienne des parties (images ou textes) pas très présentables au niveau que l’on souhaite.

Bref, vous l’aurez compris, ce n’est pas une seule journée de travail qui suffit à trouver la totalité de mes supports. Avec le temps, j’arrive même à trouver des supports sans chercher (c’est mes super pouvoirs de fée). Non non, pour de vrai, c’est que je cherche quelque chose sur internet, et je tombe totalement par hasard sur un document intéressant pour une séquence que je ne suis même pas en train de faire. Gardez donc l’esprit ouvert, on ne sait jamais !


6° Je travaille mes supports un à un, pour créer mes séances

J’ai mon idée, ma tâche finale, mes objectifs, ma progression ET mes supports. J’y suis presque ! Avoir les supports c’est bien, savoir comment je vais les exploiter, c’est mieux. Finalement, je dois trouver le moyen de faire réfléchir mes élèves sur l’objectif de la séance. Pour ça, je fais appel à ma banque d’activités, et je cherche celle qui convient le mieux au contexte d’enseignement. Jeux en équipes, mots fléchés, memory, quiz, la liste est longue. J’ai la chance d’être dans un établissement où les élèves ont une tablette chacun. Je peux donc miser la carte du numérique à fond : Qui veut gagner des millions, Kahoot, et j’en passe. Ça me permet d’élargir mon champ d’exploitation de document, mais rassurez-vous on peut déjà très bien s’en sortir sans tablette. Le tout est de bien réfléchir à la mise en œuvre au brouillon.

Je répertorie chaque séance de la séquence dans un autre tableau (à la suite du premier). J’y fais apparaître le numéro de la séance, avec ses objectifs, ses compétences travaillées, et comment la séance se déroule.



Quand j’en arrive au stade de remplir ce tableau, je suis contente, je touche au but !!!


7° Je prépare la fiche séquence, les grilles d’évaluation et le cahier de classe.

J’ai presque fini. A ce stade, je sais clairement ce qui va se passer dans mes cours pour les 6 prochaines semaines minimum. Il reste quand même quelques petits détails, et pas des moindres.

- J’aime que mes élèves soient aussi (ou presque) préparés que moi. Je pense que ça les rassure de savoir où ils vont, et pourquoi. Du coup, pour chaque nouvelle séquence, ils ont droit à une « fiche séquence » à coller dans le cahier. Ce document décrit la séquence dans les grandes lignes (la plupart du temps à travers un scénario, vous vous souvenez, la fameuse scénarisation, !), les objectifs et les modalités d’évaluation. Comme ça, pas de surprises, ni de négociations du type « mais Madame, on savait pas qu’il fallait réviser le prétérit ».



- Toujours dans le but de ne jamais surprendre mes élèves (dans le mauvais sens j’entends), je prépare mes grilles d’évaluations à l’avance, avec les consignes associées. Déjà, ça me permet de refaire un petit point sur ce que j’attends, et vérifier que j’ai bien tout intégré là où il faut, et ensuite, ça permet aux élèves d’avoir une checklist lorsqu’ils préparent leur projet. Ils peuvent cocher au fur et à mesure dans la grille les éléments qu’ils intègrent dans leur production. Ils savent que si quelque chose n’est pas coché dans leur liste, ils n’auront pas tous les points (logique !).

- J’ai mes documents, pour chaque séance. Mais je ne peux pas juste les balancer à mes élèves, comme ça tout nus. J’ai des élèves qui nécessitent une police particulière pour diverses raisons : OpenDyslexic est ma favorite pour les documents texte. Du coup, je ne me casse pas les pieds (je le fais déjà assez pour le reste de la séquence), je fais le même polycopié pour tout le monde. Tous mes polycopiés ont donc la même tête. Pour les documents iconographiques , j’essaye de les « aménager » pour pouvoir tout avoir sur une page. Comme je suis une fée écolo, je limite l’impression et la photocopie au maximum. Il est d’ailleurs rare qu’ils aient le document sous format papier. Je le projette quand on travaille dessus en classe, et ensuite ils y ont accès via internet, sur l’Environnement Numérique de Travail. J’aime aussi ajouter des petites décorations de part et d’autre, pour rappeler le thème de la séquence. Ca paraît pas grand-chose, mais ça prend du temps.

- Quand j’ai TOUS les polycopiés, j’imprime tout en deux exemplaires : un pour garder dans mon classeur « séquences » et l’autre pour mettre dans mon cahier témoin. « Mais Madame, c’est quoi le cahier témoin ? ». Alors le cahier témoin, c’est le cahier que je tiens comme si j’étais un élève. J’en ai donc un pour chaque niveau enseigné (trop de chance, j’ai tous les niveaux du collège). Je colle tous mes polycopiés dans l’ordre, et j’anticipe également les traces écrites. Au début c’était difficile car je me mettais la pression de réussir à atteindre mes traces écrites personnelles. Mais j’ai réalisé que ça suffisait largement en tant qu’exemple, pas de loi absolue. Tout ça mis bout à bout donne donc un vrai cahier d’élève.


Cahier de classe de 3ème. Séquence Yearbook !


A la fin donc des nombreuses heures de travail, je me retrouve avec un plan de séquence synthétique où apparaissent les éléments clés, un tableau par séance (tout aussi synthétique), un document par séance, des grilles d’évaluation avec leurs consignes et une fiche séquence. Généralement, la conception d’une séquence me prend 30h de travail au grand minimum. C’est long, parfois em******, mais j’aime chercher, créer, inventer. C’est une partie de mon métier que je n’abandonnerais pour rien au monde. L’important est de se donner les moyens d’aller au bout de sa créativité.


Poussière de fée et productivité,

The English Fairy

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