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  • Photo du rédacteurThe English Fairy

L'encadrement de séjours linguistiques: le job d'appoint du prof

On le sait tous, les profs gagnent super bien leur vie. Et comme on a énormément de temps libre, on peut tout dépenser comme des petits fous.


HAHAHA, vous y avez cru hein?! La vérité c’est qu’on gagne notre vie, pas trop mal mais c’est pas la folie non plus. Et pour le coup, les vacances scolaires, contrairement aux préjugés, ça permet aussi de prendre de l’avance pour ne pas être débordé de travail pendant les périodes scolaires. Histoire de ne pas dire à son conjoint “Hey, salut, j’habite ici, comment tu t’appelles?” quand on le croise dans l’appartement.


Mais pour les têtes brûlées qui jugent qu’ils n’ont pas assez de travail pendant les vacances et qu’ils ont de l’énergie à revendre, il y a un autre moyen d’occuper son “temps libre”: l’encadrement de séjours linguistiques. Parce-que la licorne s’exporte AUSSI à l’étranger ! En ce qui me concerne, je ne travaille qu’avec un seul organisme: La Ligue de l’Enseignement. Il y en a d’autres, qui m’ont déjà contactée, mais je suis une petite fée fidèle, et je suis toujours ravie de travailler avec La Ligue. Je vous explique un peu comment ça s’est passé pour moi...


Mon parcours dans l’encadrement des séjours linguistique remonte à ma première année de master (et aucun cheveux blanc dans ma crinière dabord). Un copine de fac bosse déjà pour eux et me conseille de postuler, car avec mon poste de surveillante en lycée, c’est “obligé que je sois prise”. En effet, j’envoie ma candidature (CV et lettre de motivation) et j’ai une réponse le lendemain, avec une proposition de poste de responsable de groupe. DIRECT. Je suis un peu surprise, après tout, ils ne me connaissent pas. Mais bon, pourquoi pas. Cette proposition s’accompagne tout de même d’une offre de formation pendant une semaine au poste de responsable de groupe. Je ne serais donc pas lâchée dans la jungle toute seule. Je serais armée!


J’ai mes vacances scolaires de libres: je suis formée au mois d’avril. La semaine se déroule bien et est assez dense. On passe en revue tous les cas de figure, parfois les plus insolites. Mais au moins, je sais où je vais.


L’été arrive, et je suis positionnée sur un séjour pas très loin de Londres. C’est une tranche d’âge raisonnable: 14-17 ans et je suis accompagnée de ma copine de fac (celle qui m’a conseillé de postuler). Oui oui, on à réussi à partir ensemble. C’était rassurant et agréable d’avoir un visage familier dans toute cette nouveauté. Le séjour se déroule bien. Des petits soucis avec l’organisation locale, très vite réglés par les responsables généraux de La Ligue, qui sont déployés sur l’Angleterre pendant l’été. Ce sont en quelque sorte nos “responsables” sur place. Ils se déplacent sur les centres de séjours et aident à résoudre les problèmes, ou vérifient que tout se passe bien.

DONC, premier séjour, CHECK. J’ai ramené tous les enfants en France, en entier. Victoire!


Vient le moment des petites vacances scolaires. Je suis positionnée sur un séjour à Londres, sans cours le matin, où je dois en quelque sorte servir de guide touristique aux jeunes. Le choc. Normalement, nous avons une “escorte” locale, qui nous guide pour les activités. Non non, là, c’est tout pour moi. J’arrive sur un lieu de rendez-vous mal indiqué, c’est la zone, ça craint, les familles hôtesses ne sont pas là. Bref, je le sens mal. Le séjour se passe relativement bien, à part les familles hôtesses et la nourriture. Je suis seule sur place, pas de responsables généraux pendant les petites vacances. Mais les bureaux à Paris sont toujours disponibles et je me sens soutenue. Le retour en France est salutaire, même après une semaine. J’ai cru que c’était le dernier…


Mais j’ai tenu bon. Et ça fait plusieurs années que ça dure maintenant, à raison de 3 à 5 séjours par an.


Il y a des inconvénients et des avantages, comme pour tout. Mais de manière générale, je trouve que c’est un bon compromis entre rester avec des adolescents et ne pas perdre la main et passer un moment à l’étranger. Et pour les enseignants de langues tout particulièrement, c’est JACKPOT BABY!


LES AVANTAGES

1) On peut pratiquer son anglais

Mine de rien, on a beau se voiler la face, à force d’être devant des élèves français qui piffent pas un mot de ce que tu leur racontes avec le bon accent, ton anglais perd un peu de sa superbe. Encadrer un séjour linguistique, ça veut dire famille hôtesse pour nous aussi, donc immersion, donc pratique de la langue. Tout bénef!


2) On est avec des ados, dans un autre cadre

Encore une fois, il faut regarder les choses en face, il nous arrive d’avoir des envies de meurtre dans nos classes. On côtoie toujours les mêmes adolescents, avec leurs états d’âme, et c’est vrai que ça peut agacer. Et eux aussi ne nous supportent plus parfois. On représente l’autorité, tout ça tout ça.

Partir en séjour, c’est aussi pouvoir changer de positionnement. On est toujours l’adulte référent, mais on peut être plus cool. Créer des liens, partager des blagues, des anecdotes de sa vie perso. C’est différent. Et je dois avouer que ça fait du bien de voir les ados autrement. Je suis plus sereine quand je retourne en classe.


3) On part à l’étranger

Bah oui! Quand même c’est THE best of the best. Au début j’ai fait l’Angleterre. Mais avec les années la confiance s’installe et on me confie des contrées plus lointaines, comme les Etats-Unis ou le Canada.


4) On reçoit un salaire

Pas du tout une motivation première pour moi, mais pour certains ça peut être intéressant. Certains envisagent aussi les séjours comme des “vacances” payées, même si croyez-moi, ça n’a rien à voir avec des vacances...


LES INCONVÉNIENTS

1) La fatigue

Non négligeable. C’est à vous de vous gérer et savoir à quel moment les jeunes risquent d’en pâtir. Enchaîner une période scolaire et un séjour linguistique, c’est un peu un marathon. Sur place, il faut réussir à mettre de côté son agacement pour que les jeunes passent un bon séjour. Heureusement, il y a les temps libres pour souffler un peu.


2) On ne sait jamais sur quels jeunes on va tomber

C’est un peu la roulette russe. Bien que je n’ai pas à me plaindre et que sur tous les séjours encadrés jusqu’à présent, je n’ai eu qu’une petite dizaine de “cas”. Mais il faut savoir que côtoyer des jeunes dans ce cadre là, c’est aussi s’exposer de très près à cette génération, qui réserve bien des surprises.


3) Les relations avec les collègues

La plupart du temps, je pars seule sur les séjours. Les quelques fois où je suis partie avec des adjoints, ce n’était pas de tout repos. Je suis assez carrée et j’aime que les choses soient bien faites. Du coup j’ai du mal à déléguer. Ca ne me dérange pas vraiment, je préfère faire les choses moi-même et qu’elles soient faites comme d’habitude, plutôt que d’estimer devoir repasser derrière. Tout le monde ne comprend pas, et ça peut créer des tensions. Il y a aussi les collègues qui prennent le côté “vacances payées” au pied de la lettre. Bref, les relations humaines et la complexité, vous connaissez.


4) Les problèmes d’organisations locales

Encore une fois, ça ne m’est pas souvent arrivé, mais c’est bon à savoir. La plupart du temps l’organisme en France travaille avec un prestataire local pour l’organisation du séjour (familles hôtesses, cours, activités, etc). Parfois, il arrive que l’organisation locale soit un peu différente que ce avec quoi on a l’habitude de travailler. Ou alors qu’il y ait de vrais problèmes avec les familles hôtesses par exemple. Mais là encore, les bureaux à Paris sont très à l’écoute. En ce qui me concerne, à force de faire remonter les dysfonctionnements sur un prestataire, il a finit par être changé. Il faut donc COM-MU-NI-QUER :D


L’encadrement de séjours linguistiques c’est donc à la fois un moyen de garder un pied dans l’accompagnement des adolescents et dans la pratique de l’anglais, mais aussi un bon moment à passer dans un pays étranger. En somme, les avantages contrebalancent largement les quelques inconvénients. Lancez-vous, c’est toujours sympa de faire évoluer sa licorne dans un autre milieu ;)

Poussière de fée et évasion,

The English Fairy

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