Probablement l’un des aspects les plus anxiogènes de notre métier, la préparation de cours est quelque chose de très personnel. On a tous nos petits trucs. Ces petites habitudes qui nous rassurent et nous permettent d’aborder notre pratique de manière un peu plus sereine. J’avoue que quand j’ai commencé à enseigner, j’espérais un mode d’emploi tout prêt, comme beaucoup. J’ai désespérément attendu LE cours de l’ESPE avec une introduction, trois parties et une conclusion, un truc organisé quoi (comme moi). #nerd. Et parmi mes premiers collègues, c’était inenvisageable de partager son travail et ses séquences. Alors que finalement, bien que je pense vraiment qu’une méthode ne soit pas mieux qu’une autre, c’est souvent à travers le partage de pratiques que l’on trouve des solutions.
C’est là tout le principe du blog-hop de ce mois de mars, lancé par Mrs Recht Virtual Classroom, qui m’a fait confiance et m’a intégré dans le groupe de participantes (#merciMrsRecht). SO, après Chez Chris, Good Morning Miss, Mrs Recht et Five O’Clock Teach, c’est à mon tour de vous parler de ma petite routine préparation de cours.
Pas de panique ! Ma méthode peut vous sembler « carrée » et « organisée » mais finalement, c’est juste MA manière de fonctionner. J’aime être préparée, ça me rassure. Mais rassurez-vous, j’ai aussi mon côté bazar, comme tout le monde. Suivez la poussière de fée ;)
DONC, JE COMMENCE PAR…
J’ai rédigé un article il y a peu sur ma méthode de conception de séquence. Voici le lien : https://theenglishfairy.wixsite.com/website/accueil/la-cr%C3%A9ation-de-s%C3%A9quence
Je ne vais pas me répéter, mais peut-être vous apporter quelques précisions sur le pourquoi du comment.
Vous l’aurez donc compris, mon mot d’ordre c’est l’AN-TI-CI-PA-TION. Je commence toujours par tout mettre sur papier. J’ai toujours beaucoup beaucoup d’idées, et je voudrais pouvoir toutes les exploiter en même temps. Mais bon, je veux sauvegarder mes neurones, et le moyen que j’ai trouvé pour me délester de l’encombrement, c’est la carte mentale. Avant même de passer au brouillon de séquence, j’ai une feuille de brouillon où je mets tout ce qui me passe par la tête. Du coup, je peux me retrouver avec 5 idées de tâches finales, 12 objectifs grammaticaux, pas d’objectif pragmatique. Vous voyez que je sais être désordonnée ?! Mais souvent quand c’est un bazar personnel, ça paraît très organisé.
JE CONTINUE AVEC…
Une fois que c’est plus clair dans ma tête, je peux passer à l’élaboration d’une seconde carte mentale et du tableau de séquence numérique, que je vous ai déjà présentés dans un précédent article. La carte mentale me permet de définir clairement l’itinéraire jusqu’à la tâche finale (que j’ai enfin choisie ^^). Je passe beaucoup de temps sur la carte mentale pour en gagner par la suite. Le tableau de séquence numérique me permet de mettre les choses à plat (LOL). Le tableau en fait c’est surtout pour faire joli un peu. Je l’aime bien ce petit, j’y ai passé du temps (#merciMrsRecht), et il est pratique, il a toutes les informations institutionnelles. Mais en vrai de vrai, je ne le regarde plus vraiment une fois que j’ai commencé ma séquence. Il est là au cas où je me fais inspectée, et je suis bien contente de l’avoir. Il est tout beau tout catégorisé, tout coloré… Ca émoustille mes petites ailes de fée organisée.
JE PRENDS DU TEMPS POUR…
Une fois que j’ai terminé de concevoir ma séquence, j’aime prendre le temps de la prévoir dans le temps. Je sors alors mon « agenda » de prof. Je dois avouer que j’ai testé pas mal de choses avant de conclure qu’on est jamais mieux servi que par soi-même. Les classiques « cahier du professeur » ou
« agenda du professeur ». Vous savez, ces cahiers vendus en papeterie (ou en grande surface d’ailleurs) avec toutes les colonnes ? Y’en a jamais assez, ou alors y’en a trop. Bref, j’ai vraiment essayé, mais ça n’a pas marché entre nous.
J’ai donc créé mon propre agenda pour organiser mes cours. Je peux y inscrire ce que j’ai prévu pour la semaine, pour chacune de mes classes. J’y note absolument tout ! La séquence en cours, quelle séance, quelle activité, qui était absent, qui est en retenue, etc. C’est comme ça que je réussis à rester organisée tout au long de l’année. Prévoir mes cours dans le temps ça me permet d’être sereine (enfin un peu plus en tout cas).
JE RESTE ORGANISEE
Une fois que j’ai conçu ma séquence et que j’ai tout imprimé, je mets tout dans mon classeur « sans couleur ». Il est « sans couleur » parce-que j’ai un code couleur pour chacun de mes niveaux. Rouge pour les 6ème, jaune pour les 5ème, vert pour les 4ème, et bleu pour les 3ème. Du coup, comme mon classeur sert à consigner toutes les séquences que je travaille en ce moment, il n’a pas de couleur, puisqu’il en a 4 en même temps. Je me comprends :P J’ai donc des intercalaires (correspondant à mon code couleur bien sûr) pour chaque niveau, avec la séquence correspondante. Tout est à l’intérieur : plan de séquence (le fameux tableau tout beau), documents par ordre chronologique et grilles d’évaluation.
Dans ma salle, j’ai un énoooooooorme trieur que j’utilise pour y stocker les photocopies pour mes élèves. Je classe tout par niveau et par séquence (6e Séance 1, 2, 3, 4, 5, 6- 5e Séance 1, 2, 3, 4, 5, 6, etc). Dans mon classeur, afin de m’y retrouver, je mets un post-it « A photocopier » sur ce qu’il me reste à photocopier. Une fois que c’est fait et mis dans le trieur, je sais que je suis tranquille. Encore une fois, AN-TI-CI-PA-TION. Quand j’ouvre mon classeur avant de commencer ma semaine et que je ne vois pas de post-it, je sais que je n’ai pas à me lever 30 minutes plus tôt pour aller photocopier mes cours. D’autant plus que je me lève déjà à 5h30. SORRY NOT SORRY.
JE STOCKE A PLUSIEURS ENDROITS
Afin de toujours savoir où je garde mes cours et pour être certaine que tout va bien rester en place, je conserve mes fichiers numériques à plusieurs endroits. Tout d’abord sur mon Drive, où je garde principalement les séquences que je travaille en ce moment. Je les trie par niveau, puis par thème. Y’en a qui font différemment, et ça marche très bien aussi !
Je stocke de la même manière dans mon disque dur. Double stockage, on est jamais trop prudent. Et en plus de ça, j’ai une clé USB par niveau, sur laquelle se trouvent tous les documents dont j’ai besoin pour la séquence que nous sommes en train de travailler. Comme ça, si problèmes de réseau dans ma salle, hop, une petite licorne (genre vous êtes encore surpris… ^^).
COMMENT JE SURVIS TOUTE L’ANNEE
Il y a des choses que j’aurais aimé qu’on me partage quand j’ai commencé. Des petits « tips » qui rendraient ma préparation de cours plus efficace et me permettraient de me sentir plus sereine. Parce-que oui, je pense qu'on peut tout à fait concevoir des séquences pendant l’année et réussir à garder le cap. Quelques leçons que j’ai apprises « the hard way » en quelques années.
- Anticiper autant que possible. Commencez à préparer votre séquence le dimanche soir pour le lundi matin, c’est carrément anxiogène. D’expérience, ça peut marcher, mais vous allez être un chouille à cran. Et on a déjà assez de raisons de s’énerver vous ne croyez pas ? Donc, ayez au moins deux séances d’avance avant de vous lancer. Si jamais vous n’avez rien, comme ça peut arriver à tout le monde (surtout en stage), allez chercher sur internet. De plus en plus d’enseignants acceptent de partager leur travail. D’ailleurs, parmi les participantes du blog-hop de mars, la plupart ont des ressources sur Teachers Pay Teachers ou sur leur propre boutique. C’est accessible, pourquoi pas s’en servir ?
- Lâchez-prise et donnez-vous du temps. Oui, votre idée est géniale, et oui vous allez vous éclatez. Mais prenez le temps de faire mûrir votre idée. Vos élèves ont tout le loisir de profiter de votre génialitude, même sans cette nouvelle idée !
- Trouvez une méthode qui vous convient à VOUS ! Ca veut sûrement dire que vous allez tester des choses, et que certaines ne marcheront pas. Cela ne signifie pas que vous êtes neuneu, juste qu’il faut encore chercher ce qui vous convient. Cahier, classeur, trieur, bullet journal, il y en a pour tous les goûts !
- Faites-vous confiance. Vous sentez que vos élèves ont besoin de plus de temps sur un point en particulier mais « on dit qu’on ne doit pas passer trop de temps sur… » ? Pesez le pour et le contre. Il vaut mieux des élèves qui sont à jour dans le programme de A à Z de manière superficielle ? Où des élèves qui vous envoient un mail pendant leur séjour linguistique pour vous remercier parce-qu’ils peuvent utiliser votre cours ?
- Rien n’est figé dans le marbre. Qu’est-ce que j’ai souffert qu’on me demande toujours mes séquences ENTIERES avant de les commencer pendant mon année de stage. Oui, aujourd’hui j’y arrive mieux, et j’ai ma séquence prête au moment où je la commence. Mais c’est avant tout parce-que j’ai déjà eu l’occasion de la travailler, et que je sais où je vais. Si vous commencez une séquence pour la toute première fois, laissez-vous le temps de voir si vos suppositions sont fondées, si vos élèves sont réceptifs. Et modifiez et/ou créez en conséquence.
Voilà pour ce petit article complémentaire de préparation de cours. Je viens clore le blog-hop de mars avec une grande satisfaction et une très belle reconnaissance d’avoir pu intégré la boucle sur ce sujet.
N’oubliez pas d’aller consulter les articles sur les autres blogs!
Chez Chris (publié le 1er mars)
Good Morning Miss (publié le 2 mars)
Mrs Recht (publié le 3 mars)
Supercalifragilistic (publié le 4 mars)
Five O’Clock Teach (publié le 5 mars)
Be prepared and poussière de fée,
The English Fairy