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Ma gestion de classe en REP+

  • Photo du rédacteur: The English Fairy
    The English Fairy
  • 10 janv. 2019
  • 6 min de lecture

Mercredi 5 septembre 2018, 9h27.

« Good morning class ! »

« Wesh c’est quoi les tables en mouton là ?! »

« Good morning, class, please be quiet”

“Hahahaha, wesh Madame, moi aussi je parle anglais. Elo, dou you have be single?”

Rire général.

Vous le sentez mon grand moment de solitude là ? C’est mon premier jour de cours dans mon nouvel établissement ( celui en REP+), et les élèves m’accueillent en bonne et due forme. Là, ça a tilté. Là ou le moment où M. a voulu changer la disposition de la salle pour être à côté de son copain, au choix. J’ai repensé à mes collègues qui m’ont dit « Oh la la, tu vas voir la REP+ ». Oh la la, comment je vais faire ?

Je repense à tout ce que j’ai appris à l’ESPE (l’ « école » des profs). Par acquis de conscience, je jette un œil dans mes cours (bah oui je les ai gardés, et alors ?! On sait jamais, la preuve !) Mais non, je trouve rien. C’est pas possible, je suis sûre qu’il y a la solution quelque part. Si si, en formation on nous a toujours répété qu’on nous donnait toutes les clés pour réussir.. C’est dingue quand même.. AH JE SAIS !! Je me sers de mon expérience !!!

Euh… ah bah non en fait. J’ai pas eu de « problèmes » jusque là. Non que la discipline et la gestion de classe soient dénigrés dans d’autres établissements, bien au contraire. Mais d’un point de vue personnel, ma maigre expérience ne m’a pas apporté grand-chose. J’ai toujours eu des élèves qui se rangeait deux par deux (trois pour les petits modèles, mais bon on va pas chipoter), qui sortaient leurs affaires, enlevaient leur manteau et comprenaient que le cours commençait quand je me raclais la gorge mine de dire « Je vous attends là » !!

Aujourd’hui, je me racle tellement la gorge que je pourrais facilement me faire un gargarisme si je buvais une décoction adaptée en même temps. Vous voyez le genre ?

Je comprends donc que je vais devoir aller chercher des solutions seule, quitte à essayer des choses pour me planter. Les gens me disent : « Oh ça va les ados, c’est tous les mêmes non ? » Faut savoir les gars ! La REP+ ou pas la REP+ ?! C’est assez agaçant la façon que les gens ont tendance à vouloir te faire peur pour ensuite minimiser tes difficultés. Concrètement, je crois qu’on peut s’accorder pour dire qu’il y a des établissements et des contextes socio-culturels qui nécessitent une certaine adaptation de la part du corps enseignant. Mais alors, c’est quoi « s’adapter » ? Comment j’ai survécu à ce premier trimestre et qu’est-ce qui m’a permis de garder le cap ? Voici quelques pistes.


LES ILOTS

Je travaille en îlots depuis mon arrivée en collège. En lycée, j’étais stagiaire (comprenez pas très audacieuse), et je m’adaptais aux dispositions des salles qui m’étaient attribuées. Et puis, changer les tables chaque heure, ça prend du temps et de l’énergie (ouais désolée, y avait pas option soulevé de table au CAPES).

Sur ce nouveau poste, j’ai ma propre salle (ouiiiiii, la mienne à MOI).



Ce que je veux, c’est que les élèves s’investissent, mais je sais pas trop comment les fédérer et les motiver autrement que par la « note de participation » (et en plus j’aime pas ça). Ça s’articule parfaitement avec le déroulement de mes cours (j’aime travailler avec des groupes ou des binômes), et ça m’encourage même à plus préparer des activités ludiques. Tout le monde y gagne.

Le débat du travail en ilots semble toujours diviser. Ça ne marche pas pour tout le monde. Je crois que ça dépend de la personnalité de chacun, et de ce que l’on est capable de tolérer au niveau sonore. En en discutant avec des collègues, j’ai les deux extrêmes : « C’est génial le travail en îlot, ça donne du dynamisme et les élèves adorent » et «Non quelle horreur. Les élèves sont bruyants et jamais concentrés ». Personnellement, je trouve qu’en REP+ ça me permet de donner un côté dynamique non négligeable. Les élèves se sentent moins « en classe », et ils ont envie de travailler ensemble. Et ça me correspond tout simplement ! J’aime quand ça bouge, quand ça swing ! Finalement, on s’est bien trouvés avec mes élèves (non non je n’essaye pas de m’auto convaincre… enfin je crois).


CLASS DOJO

J’ai découvert cette application juste avant la rentrée, alors que j’avais déjà créé tout un système de points à attribuer. J’avais mes petites cartes plastifiées, mes petites bannettes prêtes, et j’étais motivée. Et puis je tombe par hasard sur une vidéo expliquant le fonctionnement de CLASSDOJO.

Qu’est-ce que c’est ? Une application gratuite utilisable sur smartphone, tablette et ordinateur. Elle permet de créer ses classes, où les élèves sont materialisés par des petits avatars. On choisit soi-même les points que l’on souhaite attribuer selon les compétences désirées. Ex : On peut décider de créer une compétences « bavardages » et d’enlever 5 points avec.




Le plus ? On peut communiquer avec les parents, en leur envoyant des messages, ou en postant des photos sur la story de la classe. Ils ont un code d’accès, pour encore plus de sécurité. Bah oui, si on veut poster des photos des pious pious, autant que ça soit sécuritaire et autorisé. Avec le code, tout est verouillé et seulement accessible par ceux qui y sont autorisés.

Aujourd’hui, c’est un de mes outils quotidiens. Les élèves sont motivés par les points, et ils sont en compétition les uns avec les autres, et entre îlots. La carotte ?(quoi ? vous pensiez qu’ils étaient seulement motivés par les points ?! Faut pas pousser non plus ^^) Des prix hebdomadaires en groupe ou en individuel (exemple : le droit de s’asseoir à côté d’un ami pendant une semaine, ou encore une croix au mérite). Ils savent qu’il faut qu’ils obtiennent le plus de points possibles, du coup je ne les arrête plus !

Leurs points sont matérialisés sur une petite échelle (que j’ai fabriqué moi-même, mais je n’ai aucun mérite, j’ai piqué ça sur Pinterest, vous savez, le paradis des profs ? J’en parlerais sur un autre article). J’ai écrit leur prénom sur une petite pince à linge, qui monte les échelons au fur et à mesure. Je crois que le fait qu’ils puissent voir leur progression les motive encore plus ! C’est leur petit rituel quand ils rentrent, ils foncent voir leur petite échelle.



Je voulais qu’ils trouvent un but au cours d’anglais (à part mes merveilleuses activités), CLASSDOJO me permet d’instaurer un climat de travail productif mais surtout dynamique. Le meilleur dans l’histoire ? Ils ne sont toujours pas lassés après 4 mois :D


LES CLASSROOM JOBS ET LES RITUELS

Je ne vais pas trop m’étendre sur le sujet, car c’est un passage obligé pour tout prof d’anglais. Le fameux « Teacher’s Assistant » qui demande la date, la météo et fait l’appel, le « paper assistant » qui distribue ou ramasse les arbres morts (ouais, je suis une prof écolo, personne n’est parfait), « le board helper » qui efface le tableau, « le English/French assistant » qui aide ses camarades en galère avec du vocabulaire, bref, le choix est large. En plus, ça leur rapporte des points sur CLASSDOJO. Je distribue des petites médailles avec les jobs en début d’heure, lorsque je suis à la porte pour les saluer. Les médailles sont retournées pour éviter qu’ils choisissent toujours la même chose. Ça me permet de varier, même si je constate que ce sont toujours les élèves les plus désireux de s’investir qui se placent en début de file, et qui donc récupèrent les médailles. Système à améliorer pour moi donc (ouiiiiiiii du travail, j’en avais pas assez).

J’ai aussi des petits rituels qui structurent ma semaine et donc donnent un rythme particulier aux cours d’anglais. Les élèves y trouvent aussi leur compte : dans tout ce grabuge, ils ont un cadre sécurisant et ils savent où ils vont (oui, parfois, il faut aussi savoir se poser). Du coup, le vendredi, comme j’ai la chance d’avoir toutes mes classes, je fais de la méditation guidée ou de la lecture en anglais (j’alterne une semaine sur deux). Environ 10 minutes avant la fin du cours, je demande aux élèves de ranger leurs affaires. Si on médite, on éteint la lumière, et on ferme les rideaux (c’est tout cosy !). Si on lit, ils ont le droit de bouger les chaises et d’aller s’asseoir avec leurs copains. Ils vont chercher un livre dans la bibliothèque et lisent pendant 10 minutes. Tout ça, IN ENGLISH OF COURSE.

Pourquoi la méditation ou la lecture ? Parce-que j’ai senti qu’ils avaient besoin de se détendre et de clôturer la semaine dans des énergies plus positives.

Est-ce que ça marche ? Oui, oui et re oui. Les élèves en redemandent. Quand je n’ai pas eu le temps de le faire sur deux ou trois séances, les élèves ont réclamé. Ils jouent le jeu (pour la plupart), et en anglais ! Si si, même le grand dadet de 3ème qui songe à dealer avec les caïds du quartier !


DONC, si je réticapitule, j’ai eu (très) peur. J’ai mis en place des stratégies, plus ou moins fondées. Pour l’instant je suis assez satisfaite de moi-même, qui l’eu cru ! J’ai envie de dire, un partout mes amis. Gardez confiance en vous,

Poussière de fée,

The English Fairy

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